Mode sombre

Afin de ne pas phagocyter en faveur de mon orientation politique radicale le projet collectif de Libres Commères, j’ai créé un onglet délibérément politique au sommaire de mon site L’Anthropologie pour les Quiches. Libres Commères a été conçu comme un média libre, pluraliste et indépendant. Je ne voudrais donc pas qu’il prenne la couleur trop marquée de RésoCoco. Permettez cependant que j’assure ici en quelques mots la promotion éhontée de mon projet résolument communiste qui s’épanouira ailleurs. 

Comprendre la prose de Jean Gagnepain, c’est pas la portée de tout le monde. L’Anthropologie pour les Quiches est une porte d’accès nettement plus facile pour aborder la théorie de la médiation, une vaste notice pour comprendre comment fonctionne l’humain.

Lire le Capital de Marx, les carnets de prison de Gramsci ou même les écrits de Bernard Friot, ça reste réservé à un club de happy fews. Ce que Carlo Cafiero a fait pour Das Kapital en en proposant une version allégée mais fidèle, RésoCoco aimerait le faire pour un public populaire que peuvent toucher les propositions de Réseau Salariat et de toute une brochette de penseurs communistes passionnants mais pas toujours faciles à suivre. L’idée n’est pas seulement de les rendre accessibles mais de les repenser (ou du moins ce que j’en comprends) à partir du modèle de la théorie de la médiation dont je suis un propagandiste actif depuis pas loin de quatre décennies.

Les intellos passent pour des chieurs. Le terme lui-même est devenu péjoratif chez les mômes. Greffez-y l’adjectif politique et vous faites fuir les foules. Comment peut-on donner envie aux générations présentes et à venir le goût de la pensée révolutionnaire, car il n’y a pas, à mon sens, de réflexion politique intéressante sans désir de changement radical? L’idéologie libérale n’est que le ressassement de vieilles rengaines fallacieuses (destinées à tromper son monde) et le discours réformiste de quelque bord qu’il vienne ne tire pas suffisamment les conséquences du naufrage du capitalisme (on ne se porte pas bien quand on est obèse). 

Y a des exceptions et nous ne manquerons pas de les signaler à nos lecteurs comme je le fais régulièrement car à l’inverse de l’homo-deus-ex-machina (l’homme-dieu qui sort de la voiture), le révolutionnaire résolument communiste est à pied et marche dans les pas de ceux qui l’ont précédé pour aller plus loin qu’eux. C’est magnifiquement dit… mais je m’égare.

Nous avons besoin de créer une masse critique, c’est à dire un nombre suffisant de contestataires actifs ou prêts à agir pour renverser la vapeur capitaliste qui enfume notre horizon. RésoCoco a pour ambition de participer à ce lent et vaste mouvement historique à sa toute petite échelle.

Sur Dole, Libres Commères continuera à dézinguer joyeusement le chapelet de bourgeois qui nous gâchent la vue: la critique rigolarde est toujours fédératrice. Mais le journal est né d’une envie de faire écrire ceux qui d’habitude n’ont pas voix au chapitre : on manque cruellement de temps et de moyens humains pour élargir cette palme du canard. Pourtant on va s’accrocher. Reste le versant des idées neuves. J’exprime fréquemment les miennes et je ne voudrais pas monopoliser la parole. Libres Commères ne doit pas devenir une publication résolument communiste. Je lui réserverai donc la part de trublion foutraque qu’il y a en moi. J’ai plus d’une casquette à mon arc.

De son côté, RésoCoco a de l’avenir dans les idées et de la suite devant lui. Et réciproquement d’ailleurs. J’épargnerai donc à nos lecteurs une hégémonie indésirable qui n’est pas dans l’esprit Libres Commères. Ce n’est pas pour autant que Libre Coco (c’est moi!) va se taire mais ceux qu’un projet communiste carrément révolutionnaire intéresse savent maintenant où me trouver. Je me chargerai d’ailleurs de me rappeler régulièrement à leur bon souvenir.

Bon, celui qui promet depuis un quart d’heure de lâcher le micro va finir par le faire. A bientôt sur RésoCoco ! Donnez-moi une petite huitaine pour être opérationnel. Et à tout de suite sur Libres Commères. Donnez-moi une bonne baffe pour que je la ferme !


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À propos de l'auteur(e) :

Christophe Martin

Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.


Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès

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