Mode sombre

La presse locale a consacré un article à, quoi qu'on pense de lui, une figure politique locale, dont la visibilité est désormais d'autant plus faible que l'influence de son parti s'est réduite. A vrai dire, avant 2020, je ne connaissais pas Jean-Claude. J'ai fait sa connaissance par une publication sur Facebook au sujet d'un article de Libres Commères qu'il qualifiait de « bave de crapaud ». Quand on lit dans l'article du Progrès que Jean-Claude met « Le Pen et les Insoumis" sur le même plan, on peut facilement comprendre que celui de Libres Commères peu élogieux envers la « sociale démocratie » ne lui a pas plus. J'ai rencontré Jean-Claude régulièrement un peu plus tard. Il n'est en effet pas seulement fidèle au PS, mais aussi des séances du conseil municipal dolois, et il en faut de la bravoure pour s'infliger cela en tant que spectateur. Ces années d'assiduité ont fait de lui une vraie mémoire de la vie politique locale, même si je ne partage pas toujours ses commentaires sur ces sujets. Il ne faudrait d'ailleurs pas que je m'éloigne trop du mien.

L'article de la presse locale met en avant les 40 ans de militantisme de Jean-Claude au PS. Pour rester fidèle autant de temps à un parti, il faut soit évoluer individuellement dans le même sens (ou que ni l'un ni l'autre n'évolue), soit se faire un devoir de respecter la démocratie interne et les orientations même si on n'a pas voté pour. Être attaché à l'ancien président qu'il tutoie (mais qui, selon moi, a enterré le parti) et rejeter le premier secrétaire actuel (que je n'encense pas particulièrement mais qui fait ce qu'il peut avec les miettes que l'autre lui a laissées) est l'indication que le secret de ce mariage réussi tient plus à l'affectif qu'au politique.

Fidélité, affectif... L'adhésion à un parti ressemble à un mariage. Mais tous les couples ne ronronnent pas. Il y a des couples qui ne sont plus d'accord, mais qui restent ensemble « pour les enfants », pour les camarades qu'ils ont côtoyés durant des années.

D'autres restent mariés mais pratiquent l'adultère selon leurs envies du moment. À Dole, comme probablement ailleurs, certains ont été volages le temps d'une présidentielle, soutenant un autre candidat que celui qu'ils s'étaient engagés à supporter. Ceux-là même lorgnaient sur une nouvelle maîtresse d'un autre camp pour les législatives. Je vais paraître vieux jeu, mais cette génération de divorcés, remariées puis trompant le nouveau promis, inspire peu  confiance, même pour une amitié...

Il y a aussi certains conjoints qui, bien que, parait-il, pas dépourvus de cœur, sont moins affectifs, et se  contentent d'une relation épisodique. On peut ainsi être le filleul du président local du parti auquel on est soi-même lié au moment de son élection, puis divorcer quelques années, puis se remarier au même, juste avant les Présidentielles. Les unions sont fonction du calendrier électoral et des alliances politiques possibles. Il vaut mieux parfois s'afficher célibataire, parfois bénéficier d'un soutien réciproque. Ces mariages, comme ces divorces, sont d’intérêt.

Nicolas Gomet


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