Mode sombre

Ces derniers temps, vous pouvez me lire sur ce média dont j'apprécie la libre parole et la contradiction des idées, ou plutôt la diversité (ça aide à avancer, depuis l'enfance, qui est le « sucre de la vie », le reste étant soit fade, soit beaucoup trop salé...). Enfin vous lisez, ou pas, mes textes, dont en définitive, la cible principale est « justement » le libéralisme... et ses travers.

D’où vient-il, qui est-il, à qui peut-il servir, et pourquoi, et surtout, pour combien ?

Tout d'abord, je me permets de rappeler que dans les classes laborieuses, les pauvres, tout le monde a toujours travaillé durement (femmes, enfants, vieillards, etc...) depuis la nuit des temps, c'est-à-dire depuis que les plus puissants imposent aux nécessiteux (quel horreur ce mot, quel mépris !) de vendre leur force de travail, afin de subvenir à leurs besoins essentiels.

Je recommande sur ce thème un documentaire fort instructif « Le Temps des ouvriers », à voir en replay sur Arte.

Mais l’exploitation de l’homme par l’homme avait commencé bien avant : depuis l'antiquité, par l'esclavage, le servage, le « gueusage », le prolétariat... enfin chaque époque avait trouvé à la fois un terme, une définition, une justification... pour exploiter... ou exclure...

La révolution industrielle qui débuta au 18ème siècle chez nos voisins anglais (et ennemis de longue date...) avait pour objectif de rentabiliser, de développer commerces et industries, en rendant plus performant le rapport «main-d’œuvre et profit», en l'optimisant dirait-on aujourd'hui...

Leurs cousins nord-américains, ensuite, les ont surclassés dans tous ces domaines, en exacerbant l'individualisme, qui au final ne signifie rien d'autre que l'exploitation de l’ensemble des masses laborieuses, par quelques-uns. Ils n'ont pas hésité à déclencher une guerre civile monstrueuse, qui reste de nos jours chez eux le conflit qui a fait le plus de victimes(toutes guerres confondues), sous le prétexte de « préserver l'Union » ( cf « la Guerre de Sécession » de Arte sur YouTube, 9 épisodes remarquables, avec des photos d'époques et des intervenants narrant le récit de ce désastre humain) dont la question de l'esclavage n'était que subsidiaire : je cite Lincoln au début du conflit : « si, pour préserver l'Union, je dois libérer tous les esclaves, je le ferai, si je ne dois en libérer aucun, je le ferai, et si je dois en libérer un seul... je le ferai »). On voit le grand homme de conviction...

D'ailleurs, les recherches historiques ont prouvé, à maintes reprises, que la Guerre de Sécession s'avère être bien plus complexe que la version qu’on nous présente habituellement. Je sais que mon propos est dérangeant, voire choquant, mais l'enjeu de ce conflit, terrible, par la fracture qu'il a provoqué, par le nombre de victimes militaires ou civiles, reste une cicatrice toujours douloureuse dans cette nation, mais dans cette guerre civile, la question de l'esclavage, de l'égalité entre êtres humains, passe bien après les intérêts économiques, financiers, religieux et politiques, c'est à dire de qui décide de quoi dans la « cité »...

Le général Lee a suivi la Virginie confédérée dont il était natif, par une sorte de moralité et de loyauté à son état d'origine. Il ne possédait aucun esclave. Ulysse Grant, général nordiste (qui ne manqua pas lorsqu'il fut président de féliciter Bismarck par télégramme en 1870, lors de la débâcle française), lui, en avait en nombre, et plusieurs états du nord, engagés dans le conflit, étaient des états esclavagistes... Le seul général amérindien durant cette guerre, commandait des troupes confédérées... Y a pas de gentils, pas de méchants, c'est plus compliqué...

En fait, au départ, c'est une guerre de marchands (déjà), entre ceux du Nord et ceux du Sud. Ces derniers ne comprenaient pas « ces gens du nord, pour qui une poignée de mains n'avait pas de valeur de contrat, et ne comprenaient pas pourquoi ils avaient besoin de ratifier, par écrit, toute transaction ».

Bien sûr, la religion, la langue, la culture sont d'autres raisons de ce déchirement sanglant, qui est resté déterminant avec les 650 000 victimes, dans la stratégie géo-politique des Etats-unis depuis lors. On reste, en dehors, on commerce (surtout, et des armes, tout plein !), et on limite le nombre de nos victimes... Les autres, peu importe... C'est très enrichissant, deux guerres mondiales ont permis à cette nation de devenir la puissance économique, militaire et financière qu'elle entend demeurer à jamais, quoiqu’il en coûte : ils ont la planche à billets, alors en avant... pour la prochaine...

Qui, ou quoi est tombé à Gettysburg en juillet 1863 (le tournant de la guerre)? En plus des victimes de chaque bord, c'est l'idée même d'une autre politique, d'une autre économie, d'un autre rapport au monde que celui de la loi du marché et de ses contrats inhumains. La question de l'esclavage, de l'égalité entre êtres humains n'a pas véritablement été résolue (Malcom X, Martin Luther King, ou Georges Floyd ne sont que des exemples parmi tant d'autres).

Dans ce « grand » pays, les ghettos, les discriminations sont nombreuses et quotidiennes, sociales, et raciales... J'ai pu les observer, dans les états du nord comme du sud, et dans tous les sens... La misère et l’opulence s'évitent, mais se surveillent... Cela est d'assez mauvais augure pour la suite... ça finira par péter...

Ce modèle, ou l'individu n'est rien, mais ou l'argent est roi, et que nos politiques et économistes singent, finira par imploser...

C'est quoi au juste le libéralisme...? l'injustice organisée... malsaine, malfaisante, cruelle...

C'est en définitive, l'impérialisme suprême...

Hasta... Siempre...

Miguel Staplinkrust

 


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