Mode sombre

Michel Bourgeois et sa fille ont vu leurs espoirs d’une vie paisible dans un appartement confortable partir en une nuit dans la fumée d’un incendie qui a sérieusement endommagé le 7 rue des Vieilles Boucheries. Pire ! cela fait maintenant plus d’un an que syndic, assurances et experts font trainer le déblocage des fonds qui devraient permettre à Michel de voir débuter les travaux et espérer pouvoir reprendre une existence normale. En attendant, il vit dans un logement minuscule en face de chez lui et rien ne bouge. Il s’est adressé partout mais se dresse face à lui un mur d’indifférence et d’incurie. C’est pourquoi il a décidé d’entamer une grève de la faim pour faire valoir ses droits ce samedi 1er octobre alors que ceux qui ont les moyens se tapent un week-end gourmand. Nous reproduisons la lettre ouverte qu’il a adressée à tous ceux qui pourraient faire avancer le dossier. Libres Commères s’associe au combat de Michel et nous publierons régulièrement de ses nouvelles. Nous entamerons également des actions pour le soutenir et faire connaitre l’injustice dont lui et sa fille sont les victimes.

 

Lettre ouverte 

Dole, le 16 septembre 2022

Victime collatérale de l'incendie du 9 mai 2021 au 7 rue des Vieilles Boucheries à Dole, je n'ai plus accès à mon appartement (un F6 en duplex), et vis dans un logement F2, dit «  provisoire  » depuis, avec à ma charge, double assurance habitation et double charges.

Le Syndic de copropriété, Renvers immobilier, sensé gérer les suites de ce sinistre n'a fait appel à un architecte que le 27 février 2022  ! Les travaux, prévus en juillet dans un premier temps, puis repoussés en septembre, sont aux dernières nouvelles encore repoussés au 15 octobre.

Une assignation en référé du 20 juillet dernier, a enfin fait réagir les assurances et leurs experts(AXA, GAN et ma propre assurance la BPCE) qui ont en quelques jours et dans l'urgence fait le chiffrage des dommages (ce qui pour des raisons que je ne m'explique pas n'a été possible pendant 15 mois, l'a été en 4 jours, me faisant miroiter des solutions prochaines, non sans me mettre une certaine pression). L'audience prévue le 24 août, a été repoussée au 5 octobre.

Le GAN, assureur de l'immeuble, ainsi que du propriétaire du logement du départ de feu (!) a notamment insisté sur le risque de retard suite à la procédure engagée, et m'a fait  signer une lettre d'accord qui désengage le GAN de toutes poursuites. Les indemnités cesseront au 8 mai 2023, bien que je ne sois en rien responsable des retards pris dans  «  la gestion de ce dossier  », mais qui vient du laxisme des experts et du syndic.

L'expert de la BPCE (Polyexpert) m'a aussi fait signer un accord concernant les dommages relatifs au sinistre. Aucun contact, ni réponse de la BPCE depuis le mois d'avril  !!!

Auparavant, l'architecte me demandait de signer un contrat de maîtrise d’œuvres, alors que je n'avais aucune garantie de la prise en charge par les assurances du coût des travaux, tout cela dans un désordre impressionnant pour la victime que je suis.

J'apprends le 15 septembre, que le chiffrage n'est pas bon (les experts n'auraient pas tenu compte de l’inflation!!!), ils doivent revoir leurs copies, et que l'architecte a le plus grand mal à trouver des entreprises à même de réaliser les travaux conséquents... et donc bien évidemment, la conjoncture est évoquée, et l'entame des travaux repoussée... aux calendes grecques probablement. 

L'opacité chronique de l'ensemble des parties depuis le début de ce sinistre, l'absence de perspectives, les tergiversations et le manque d’empathie dont chacune a fait preuve face à ma situation, depuis plus de 16 mois à ce jour, me pousse à envisager, non seulement de poursuivre la procédure, mais, car à situation désespérante, solutions désespérées, de commencer une « grève de la faim » à compter du 1er octobre prochain, afin que chaque responsable de cette situation prenne enfin conscience de ce que nous subissons, ma fille et moi, depuis trop longtemps, et d'en informer la presse et les politiques, en espérant faire évoluer dans le bon sens, car tout cela n'a déjà que trop duré.

Les accords amiables entre assurances, sans que les victimes en soient informées, sont le reflet d'un système qui dysfonctionne gravement, et qui doit cesser.

J'attends un calendrier fiable concernant les travaux, des perspectives claires, notamment après le 8 mai 2023, si je n'ai pas réintégré mon appartement, ainsi que des décisions politiques et judiciaires afin d'évaluer les préjudices et désigner les responsables de ce désastre.

Michel Bourgeois

 


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