Mode sombre

Libres Commères est allé faire un saut à l’inauguration du festival Palestine au Coeur ce vendredi soir. Comme on n’a pas pu rester pour le discours de la présidente du Réseau pour une Paix juste au Proche-Orient, Laurence Bernier, celle-ci nous a transmis son discours inaugural. 

 

Bonsoir,

Au nom des bénévoles du Réseau pour une paix juste au Proche Orient, je tiens à vous souhaiter la bienvenue au 20ème Festival Palestine au Cœur.

Le 1er festival de cinéma Palestine au cœur s’est tenu en octobre 2003, à la salle des Fêtes de Damparis.
Nous y avions projeté, à l’aide de cassettes vidéo, 3 films  : 

Promesses, un film plein d’espoir où des enfants israéliens allaient à la rencontre d’enfants palestiniens  ; Jenin, Jenin, tourné par Mohamed Bakri sur les décombres du camp de Jenin détruit par l’armée israélienne en 2001  ; 

Et enfin Les Colombes de l’ombre qui donnait la parole aux mouvements pacifistes, non violents, israéliens et palestiniens qui tentaient de construire «   la paix des corps et des cœurs  » en résistant sur le terrain et en remettant en cause profondément la politique du gouvernement israélien..  

Lors de ce 1er festival, des cinéphiles membres de la MJC de Dole proposèrent au directeur de l’époque, que le prochain festival se tienne au ciné Le Studio. Et ce fut le début d’une longue coopération avec la MJC de Dole.

Depuis l’année 2004, chaque année, tour à tour avec Florence Romanet, Gilles Mercoli et Marianne Geslin, les différents programmateurs cinéma de la MJC, nous avons concocté un programme permettant d’accéder de façon sensible à la mémoire, la culture, la lutte pour la liberté et la paix au Proche Orient. Un festival, qui se devait de se renouveler, avec des films bien sûr, des rencontres, des expositions, de multiples échanges.

Et ce partenariat entre le réseau et la MJC, maintenu dans le temps, est aussi une des réussites d’un festival qui a permis au public dolois et des environs, de voir en tout 64 films qui n’auraient sans doute pas été diffusés.

Ces 20 ans, sont aussi l’occasion de faire le point comme chaque année, sur l’évolution de l’actualité au Proche Orient. Et malheureusement après l’espoir de la période d’Oslo, la situation de conflit n’a pas été résolue. 

Malgré la condamnation du mur de l’apartheid par la cour internationale de Justice  , celui-ci est toujours debout;

Malgré la reconnaissance de l’Etat de Palestine par plus de 130 états  ; celui-ci n’a toujours pas d’existence réelle  ;

Malgré la mobilisation des sociétés civiles en Israel, en Palestine, en France et dans le monde, l’occupation continue  ;

Nous sommes aujourd’hui dans une période de régression des droits humains avec notamment l’interdiction par Israël de 6 associations palestiniennes reconnues au plan international et que nous vous présentons – avec d’autres – dans l’exposition située dans le petit hall «  Femmes et hommes engagés pour la paix et la liberté  ». Cette expo, dans le droit film de notre 1er festival donne la parole à des artisans de la paix d’origine diverses, de France, de Palestine, d’Israel.

L’actualité, ce sont des prisonniers politiques, en détention «  administrative  » sans inculpation, ni procès - dont notre compatriote l’avocat Salah Hamouri - ont dû engager une grève de la faim pour voir leurs droits élémentaires respectés.

L’actualité, c’est aussi des médecins, des journalistes, des enfants tués par l’armée  ; leur crime, être palestinien et vouloir, soigner, faire connaître leur situation au monde, ou tout simplement vouloir vivre.

Vous trouverez ces informations et bien d’autres, dans le bulletin du réseau que nous avons édité.

Pour terminer sur une note plus optimiste, votre présence à ce festival, et notamment ce soir, pour voir le film Et il y eut un matin, de Eran Kolirin (qui avait réalisé La visite de la fanfare) vous permettra également de faire preuve de solidarité en achetant de l'huile d'olive, des livres ou de l'artisanat palestinien...

Demain  samedi  : Little Palestine, d’Abdallah Al-Khatib tourné dans le camp de Yarmouk, en Syrie ou vivait le réalisateur qui a travaillé pour les Nations Unies. Ce film a été récompensé comme meilleur documentaire au festival Cinemed à Montpellier. L’auteur a déclaré «  qu’il ne cherchait pas à inspirer de la pitié. On peut montrer ce qu’il se passe en préservant la dignité des personnes assiégées.  »

Et dimanche One more jump de l’italien Emanuele Gerosa, tourné à Gaza

Deux films qui de façon très différente montrent des pans de vie de la jeunesse, en exil ou enfermée dans son territoire, à la recherche du sens de leur vie.

Les 3 films sont chacun diffusés 2 fois, jusqu’à lundi soir. Si vous les aimez,  invitez vos amis...

Après la diffusion du film, nous pouvons avoir un petit temps d’échange, dans la salle de cinéma, puis vous pourrez sortir par le fond de la salle pour partager un verre dans la salle d’exposition.

Et puis, nous vous proposons de vous livrer à un petit jeu, il s’agit de donner votre tiercé, ou plutôt de voter pour les 3 films que vous avez préférés au cours de ces 20 festivals. Pour vous les remettre en mémoire, il y a l’article de Bertrand dans notre bulletin qui en évoque de nombreux et puis la liste des 64 films est affichée, dans le hall, et un peu partout.

Nous donnerons les résultats – en principe- lundi 17 à la dernière séance, nous les publierons également, et si vous avez le tiercé gagnant, ... une surprise vous attend.

Bon film et bon festival  !


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