La nuit je meuh !
Qui n’a jamais tenu une collection visible ou confidentielle? Je pense que nous sommes tous un peu collectionneurs: de pin’s, de tessons de bouteilles, de cartes postales, de vestes… J’ai eu envie de rencontrer une collectionneuse un peu originale et d'échanger sur sa passion peu commune: la boîte à meuh. Rencontre.
Bonjour Marguerite, est-ce un goût prononcé pour les films d’Henri Verneuil et notamment “La Vache et le prisonnier” qui vous a fait apprécier ce ruminant banal polluant pour la planète qu’est la vache?
Bonjour, non, en fait, à la base, je collectionnais tout ce qui touchait à l’éléphant. Mon oreille musicale avait décelé le “la bémol” de son barrissement, un vrai régal de mélomane. Comme vous le savez, loin des yeux, loin du cœur, je me suis détaché de ce pachyderme pour aller à la rencontre d’un animal plus proche, plus intégré dans notre quotidien de petit européen capricieux. Alors que l’éléphant barrit, c’est la Vache Qui Rit!
Vous êtes donc vaccaphile, vous collectionnez tous les objets qui mettent cet animal en valeur?
En quelque sorte, mais je chéris particulièrement les boîtes à meuh. En revanche, je ne connais pas le nom utilisé dans le cadre de cette collection. Vous savez ces boîtes qui quand vous les retournez produisent le bruit de cet animal sacré en Inde. Le “si dièse” émis par ces objets est un autre régal de mélomane (rires)! On est bien loin des boîtes à “Hein” créées après le succès du film “Bienvenue chez les ch’tis” ni des boîtes à Cons créées par LVMH...
Il me semble que vous travaillez dans le médical, savez-vous que ces boîtes à meuh sont utilisées dans le test de Moatti pour effectuer des dépistages auditifs auprès d’enfants de 6 à 24 mois afin de savoir s’ils entendent bien les sons: graves avec les boîtes à meuh “vache”, moyennement grave avec le mouton, moyennement aigües avec le chat et aigües avec les oiseaux?
Rien à voir avec Serge évidemment. J’aime beaucoup ce prénom. D’ailleurs, si je venais à prendre un chien, je l'appellerai ainsi. En plus, il y a un côté un peu religieux quand on rajoute le “i” pour moi, l’agnostique, c’est sympa… Plus sérieusement, je n’avais pas réellement fait le rapprochement avec cette méthode car je ne la pratique pas quotidiennement. Et je reste vraiment sur les vaches pour les raisons évoquées plus haut.
Avez-vous des boîtes à meuh que vous désirez acquérir?
J’aime beaucoup le travail sur les vaches effectué par Yves Regaldi, photographe dolois. Il respecte tellement cet animal et le photographie sous toutes ses coutures et dans sa diversité. Son travail est visible sur http://vaches-regaldi.blogspot.com/. Alors, j’aimerais tant qu’il se mette à produire des boîtes à meuh à partir de son travail et qu’il les dédicace. Ce serait pour moi, un aboutissement de ma collection. Et je demanderai à Rufus de l’accorder!
Dans votre collection, pourriez-vous me décrire votre boîte à meuh préférée?
Elle est exceptionnelle et rare. C’est une boîte avec une vache dessus et quand on la retourne, elle beugle. Mon fils adore jouer avec régulièrement et nous fait des petites blagues, c’est chargé de souvenirs. Je l’avais achetée lors d’un séjour dans le Vercors, endroit que je n’affectionne pas particulièrement, rien à voir avec l’Aveyron et ses Aubracs, vraiment magnifiques. Autant l’aligot, c’est sympa, autant la boîte à meuh, ça taxe! Chaque fois que la boîte est retournée, je m’évade dans ces contrées aveyronnaises, ces lieux paradisiaques où j’aime me rendre. D’ailleurs, vous aurez remarqué que le plateau des mille vaches n’est pas si loin (dit-elle avec un clin d'œil).
Une question que j’aurais dû vous poser avant de venir vous interviewer: combien en avez-vous dans votre collection ?
…Une… mais elle en vaut 100, 1 000, 10 000… Elle est unique et tellement multiple à la fois. En plus, selon l’endroit où elle est utilisée, elle ne semble pas la même.
J’espère que vous rigolez?
Non, c’est la vérité. Malgré tout l’amour que j’ai pour ces petites boîtes, je n’aime pas la poussière qu'elles prennent à la maison alors j’évite de trop en avoir. Mais je la change régulièrement de place pour me donner l’impression d’en avoir des milliers.
Suite à cet entretien, le journaliste en est sorti particulièrement perturbé qu’il a dû être placé sous anxiolytique. Consciente de sa bévue, la collectionneuse s’est retranchée dans la consoeurerie (rien à voir avec la conserverie dont nous parlerons plus tard dans une autre parution) des Petites Soeurs de l’Agneau, dans le plus grand silence de la boîte à meuh, qui produisent des boîtes à Nio disponibles sur un marché lyonnais (petit clin d’oeil au guide du routard).
PhanThom
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