Le retour des empires
Texte précédemment paru dans la version papier de Libres Commères.
En ce début d'automne, la morosité atteint son paroxysme, les discours belliqueux et ravageurs, rajoutés à la crise sociale qui mine le monde entier, alors que les grands médias n'ont eu d'intérêt pendant plus de 10 jours, que pour des funérailles royales, d'un autre temps, et où le faste déployé me semble aussi indécent qu'inadapté, vues la situation internationale et la misère grandissante dans l'ensemble des classes populaires... C'est à se demander, si cela ne serait pas une diversion organisée ?
Cette situation n'est pas sans m'évoquer la situation géopolitique juste avant le déclenchement de la première guerre mondiale, qui fut en fait une grande boucherie...
Les empires de l'époque, britannique, russe, allemand, austro-hongrois, ottoman et français sont à l'origine de l'embrasement généralisé, et d'une guerre terrible, dans laquelle le sang versé a été effroyable, du fait, certes des techniques industrielles, mais on l'oublie souvent des ego des chefs d'États et de leurs ambitions personnelles. Et dire que le Kaiser, le Tsar et le roi d'Angleterre étaient tous cousins... C'en est pathétique, et révoltant, car toute la planète s'est retrouvée embarquée dans cette folie meurtrière, organisée par quelques puissants.
Jean Jaurès, en fut une des premières victimes lui qui haïssait la guerre et a essayé de tout faire pour l'éviter. Il a été abattu pour cette seule raison: n'être pas un « va en guerre ». Suivront ensuite, par millions, le cortège des hommes de troupe, la chair à canons et à mitrailleuses (vendues aux deux camps par les américains... l'argent n'a pas d'odeur, et il n'y a pas de petits profits...) dont les états-majors ne maîtrisaient pas la puissance de destruction.
Après trois années d'enfer et d’hécatombes, la population en âge de se battre a été ravagée dans de nombreux villages, l'équipe de rugby de l'USAP d'Aymé Giral décimée, des centaines de milliers d'africains, d'antillais, d'indochinois, d'autres venant de tout le Commonwealth aussi sont venus s'entre-égorger car un archi-duc avait été assassiné dans les Balkans... Ils ont fusillé ceux qui ont eu le courage de dire « NON », non à cette boucherie... Les mutineries de 1917 ont eu lieu dans tous les camps, car les soldats n'en pouvaient simplement plus, l'empire russe s'en est effondré, laissant miroiter un espoir pour les classes laborieuses mais le goût amer du pouvoir brisera les rêves, et les êtres humains par la même occasion. L'empire ottoman redessiné à la règle des « vainqueurs » de ce grand massacre, et un traité qui portait en lui les germes du second conflit mondial... Si l'on considère la guerre d'Espagne comme le prélude, la paix n'a pas connu 20 ans... Les empires britanniques et français ne s'en relèveront pas.
Les gagnants, pas les vainqueurs, sont les américains par les dollars de la guerre, et la guerre des dollars... L'empire de la finance, qui gère et contrôle tout, ou presque, car d'autres puissances souhaitent retrouver leur «grandeur» d'antan, l’appétit vient en mangeant ... et c'est reparti, comme en 14 !!!
« Faut qu'ça saigne » chantait Vian dans la complainte des joyeux bouchers... Tout est dit...
Et tout semble indiquer que l'on court à la catastrophe, détruire le climat ne parait pas suffisant, c'est l'humanité tout entière qui désormais est la cible, car l'essentiel a été oublié, mis de coté : partager .
C'est bien dur d'espérer dans un tel contexte, camarade, et pourtant , il ne nous reste que ça... et le combat,
Hasta… Siempre...
Miguel Staplinkrust
À propos de l'auteur(e) :
Miguel Staplinkrust
Révolté de nature et pirate indépendant, le rock et le blues m'ont toujours aidé à cheminer. Passionné d'Histoire, de préhistoire aussi, d'humanité en fait, dans un monde qui en manque cruellement, la pratique du rugby m'a convaincu de l'importance de la solidarité, du combat, et par conséquent de l'espoir... Aujourd'hui, à travers Libres Commères, j'essaye de partager ma vision d'un monde que je continuerai de rêver plus juste, malgré tout... Hasta... Siempre
Révolutionnaire en retraite
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