Mode sombre

BIEN JOUÉ, PETIT!.- Avec une once de génie malicieux, un internaute a réussi à déstabiliser Eli Lilly. Avec un nom aussi con, ce n’est pas une éléphante mais l'un des plus gros groupes pharmaceutiques du monde, régulièrement accusé de corruption et en but à des scandales récurrents. Du même coup, notre Mozart des réseaux sociaux a également réussi à faire vaciller l’un des plus gros fats du moments, Elon Musk... Le tout avec seulement huit dollars ! Huit dollars, c’est le tarif d’une certification Twitter Blue, lancée par Monsieur Musk suite au rachat de Twitter. Le petit malin s'est fait passer pour Eli Lilly et il a balancé un tweet à la noix: « L’insuline est désormais gratuite ». L'insuline est vendue trois fois plus chère aux USA qu'en France. Des américains crèvent, faute de pouvoir s’en procurer pour pallier leur diabète. Résultat ? L'action d’Eli Lilly s'est effondrée, la valorisation de l'entreprise a chuté de 16 milliards de dollars. Et même une fois le faux compte Twitter percé à jour, l'action n'est pas remontée à son niveau précédent. Eli Lilly fait désormais face à une vague de critiques bien plus forte que les précédentes : l’affaire a révélé à tous les États-uniens le prix indécent auquel ce gros pilier de Big Pharma vend l’insuline. Depuis ils ont repris de la dinde mais tout de même. Edwige Van Beethoven. Ah, il ya un très bon article, et très fouillé, sur Elon Musk chez nos collègues de Le Vent Se Lève. A lire et à soutenir.

LE HIP HOP AUX FOLIES BERGÈRE.- Que les Flying Steps arrivent aux Folies bergère ces temps-ci, vous me direz, on s’en fout un peu. Sauf que, alors qu’Arte vient de diffuser une excellente série, Le Monde de Demain, sur la naissance du mouvement hip hop en France, on ne peut pas se réjouir de voir que d’excellents danseurs aillent prostituer un mouvement vraiment populaire dans un cabaret à gogos. J’avais déjà ce sentiment de malaise devant Les Indes Galantes ou même l’excellent Zéphyr où le break dance et le smurf se retrouvent ingérer par la Culture des théâtres. Bien sûr, les résultats sont virtuoses mais on est loin de l’urgence et de la spontanéité urbaine des années 80. Ainsi va la vie en régime capitaliste. La culture bourgeoise récupère tout ce qu’elle peut et c’est bien difficile de lui résister quand on est un artiste. Faut bien vivre. Nestor Lacheville

JANCO CHEZ APOLLINE ET LÉA.- Malgré son apparent franc-parler Jean-Marc Jancovici est toujours jugé fréquentable par la grosse presse. Apolline de Malherbe l’invite sur BFMTV et sur la matinale de France-Inter, il a même le droit de chahuter un peu Léa Salamé. Mais ce n’est jamais bon signe d’être invité sur les chaines du pouvoir. Et si on lui demande de venir au micro et à l’antenne, c’est qu’il fait de l’audience, du remous médiatique dont raffolent les grues qui pensent que parce qu’il est peigné comme l’as de pique, Janco va planter des têtes au bout. Mais, malgré la pertinence de son analyse, Janco ne pousse pas son raisonnement jusqu’à la conclusion. C’est un ingénieur, pas un idéologue, ni un inventeur. Il a déjà compris que la solution ne réside pas dans un miracle technique mais il croit encore au Père Noël: la réforme du capitalisme. Il signe des tribunes pour dire aux élites de se former et demander au président Macron de participer à des ateliers « mais qui c’est qui pollue? ». Et il continuera à prêcher chez Salamé et à roucouler dans les amphis pleins de fils à papa, avec son constat sur les bras mais aucune vraie perspective de sortie de l’ornière. Janco répète que la meilleure énergie, c’est celle qu’on ne consomme pas mais la sienne risque bien de s’écraser sur les récifs de la grosse industrie. Janco a raison de secouer le cocotier mais faut changer de plage. Laura Kapaillaler

IL EST VRAIMENT, IL EST VRAIMENT PHÉ NO MÉ NAL!.- « J'entends beaucoup de voix qui s'élèvent pour nous expliquer qu'il faudrait relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à huile ! Je ne crois pas que le modèle Amish permette de régler les défis de l'écologie contemporaine. » En 2020, le Mozart de la tech nous sortait une de ces petites saillies dont il a le secret et BAM! deux ans plus tard, il délègue le soin à ses sous-fifres de préparer la population à s’éclairer à la bougie pendant les coupures d’électricité. Pour être vraiment aussi con, c’est pas possible, il faut un don. André Sanfrabé


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