Députée dépitée

Verrait-elle le mal partout? Ne voilà-t-il pas que Justine Gruet (notre députée locale pour les non-dolois), dans une lettre à Elisabeth Borne (la première ministre pour les personnes récemment décongelées), reproche au gouvernement d’avoir eu recours à une convention citoyenne qu’elle estime manquer de neutralité et d’indépendance. C’est vrai que la députée a fait partie d’une commission parlementaire d’évaluation de la loi Claeys-Leonetti en tant que vice-présidente de surcroit et elle l’a trouvée très bien, cette loi, « bien faite et équilibrée, mais elle n'est pas suffisamment connue et appliquée ». Les conclusions de la convention citoyenne la jugent quant à elle insuffisante. À 75,6% la Convention se positionne en faveur d’une aide active à mourir. Du coup, Justine Gruet remet en cause la légitimité de ce panel de citoyens tirés au sort par une société privée (et pourquoi pas l’INSEE?) et elle soupçonne le gouvernement d’avoir tordu ce choix pour « faire émerger une position majoritaire sur le recours à l’euthanasie ou au suicide assisté ». Là où la députée n’a pas tort, c’est quand elle écrit que le gouvernement a fait une grosse publicité médiatique aux conclusions de la convention citoyenne qui vont dans le sens de son libéralisme à tout crin et que les conclusions plus conservatrices de sa petite commission d’élus de la République ont été largement ignorées. Une fois de plus, le gouvernement se contrefout des parlementaires. Mais de là à penser que la convention citoyenne a été manipulée… Ce qu’au fond, la députée ne supporte pas, c’est que 185 citoyens ordinaires n’arrivent pas aux mêmes conclusions que son petit club de parlementaires sur un sujet qu’on ne peut tout de même pas laisser à la plèbe. Si Macron s’est assis sur les préconisations de la Convention citoyenne sur le climat, on ne peut que se réjouir que le gouvernement ait eu recours à cette méthode véritablement « démocratique » de l’assemblée tirée au sort (celle des assises en fait), mais pas très LR ni clanique. RésoCoco la préconise d’ailleurs, cette méthode, pour remplacer le parlementarisme moribond de cette 5ème République qui signe en ce moment l’agonie de notre démocratie. 

QUESTION.- Pourquoi avoir attendu les résultats de la convention pour envoyer cette lettre? Fallait-il attendre d’être bien sure que le peuple ne pense pas bien quand on le laisse penser seul?

SUICIDE D’ANDRÉ BESSON.- On laissera à ses vrais amis et lecteurs le soin de célébrer la mémoire d’André Besson. L’écrivain dolois s’est suicidé le 29 avril dernier en se jetant dans le canal. Ma question s’adresse à la députée Justine Gruet (voir ci-dessus): la loi Claeys-Leonetti est-elle si bien faite qu’un vieil homme de 95 ans, malade, veuf et sans enfant, soit obligé de se noyer dans une eau glacée pour en finir avec la souffrance et éviter une déchéance annoncée? Son lit n’était-il pas plus indiqué que celui d’un canal vaseux?