Fin de vie vue par la députée Justine Gruet
Lundi 25 octobre, Je me suis rendue à Thervay pour assister au débat proposé par la députée Justine Gruet, pour écouter et échanger sur le thème de la fin de vie.
Après une introduction, elle a projeté le film « Mourir n'est pas tuer ». Elle a insisté sur le fait que l'on devait déjà bien appliquer la loi Claeys-Léonetti de 2016. Mais, le cadre posé rapidement, elle a clairement indiqué qu'elle était contre l'euthanasie et insisté sur le terme « tuer » pour le définir, ce qui a manifestement orienté le débat.
Je suis bien sûr d'accord pour que l'on améliore la loi Claeys-Léonetti, mal appliquée et pour cause, 26 départements ne sont pas pourvu d'unité de soins palliatifs.
Concernant le film, que je considère de propagande, il est soutenu par la fondation Lejeune, ultraconservatrice, contre l'IVG, contre l'euthanasie, proche du mouvement contre le mariage pour tous. Son contenu s'est révélé indigeste, violent, mettant en parallèle des personnes en fin de vie et des discours moralisateurs sur l'euthanasie et ses dérives. Je n'ai pas pu tout regarder tant cela heurtait mes valeurs.
Après la projection, Justine Gruet a donné la parole au public.
Dans son intervention, le docteur Ganet, a indiqué avoir souffert en regardant le film, au vu de son expérience personnelle et professionnelle. A la suite, j'ai à mon tour fait remarquer que le terme « tuer » utilisé et répété plusieurs fois avant et pendant le film est difficilement acceptable : de mon point de vue, « Tuer c'est enlever la vie avec violence alors que l’euthanasie, c'est répondre au besoin de la personne avec compassion ». Cela n'a pas du tout le même sens.
Le film était choquant, orienté, jouant avec l'affect des personnes, il ne respectait pas la diversité des pensées.
Mettre en place cette loi c'est respecter le choix des personnes concernées de prolonger leur vie jusqu'au bout ou de l'arrêter si elles le souhaitent ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Françoise Barthoulot.
Et on en remet une couche avec Nicolas Gomet
FIN DE VIE: ON NE CHOISIT PAS SES PARENTS, MAIS ON CHOISIT SES AMIS.- La fondation Jérôme Lejeune propose d’organiser des soirées débats avec la diffusion d’un film documentaire qu’elle a financé, « Mourir n’est pas tuer ». Les associations familiales catholiques et les diocèses s’en emparent partout en France. La fondation qui porte le nom d’un médecin anti-IVG (les américains diraient « pro-life ») met à disposition en ligne un « Manuel sur l’euthanasie ». Cet étrange objet agrémenté d’illustrations mythologiques (Sisyphe et Tantale entre autres, condamnés à souffrir pour l’éternité) et d’extraits d’interviews (Valeurs actuelles, ou Michel Houellebecq dans le Figaro) précise que « Si l’euthanasie relève parfois du meurtre [...], le plus souvent il s’agit d’un assassinat ». Le serment d’Hippocrate y est utilisé comme rempart à l’euthanasie comme il le fut dans les années 1970 contre l’IVG. Chacun peut bien avoir son opinion sur le sujet, et les lobbies religieux sont libres d’exprimer le leur. Ils sont bien libres également d’associer à leur argumentaire des journaux et des auteurs d’extrême droite, des combats réactionnaires du passé. Les débats proposés par la fondation Lejeune ne sont pas toujours organisés par les associations religieuses. Dans notre circonscription, le film y est diffusé lors de débats organisés par la députée Justine Gruet. Dans un article récent de la presse locale, ce choix « engagé » est assumé et elle le justifie par une tentative de rééquilibrer un débat qui donnerait davantage de relais au droit à l’euthanasie. Le même journal local qualifiait pourtant cette tournées de « consultation » quelques semaines plus tôt. On salue donc ici le rééquilibrage de l’information. Heureusement qu’il y avait quelqu’un dans l’assistance ce soir-là pour réellement débattre.N.G.
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