Mode sombre

Par un froid de canard malgré lequel on a quand même vendu quelques exemplaires de Libres Commères, nous étions tout de même 80 manifestants (chiffre concerté Progrès-Voix du Jura) venus dire non à la loi « asile et immigration » dimanche 14 janvier devant le Pavillon des Arquebusiers, autour du moment en hommage à Jean Jaurès. C’est l’Union locale de la CGT qui était à l’origine de ce rassemblement et s’y sont joints le Cercle de silence et l’Accueil citoyen des réfugiés, ainsi que divers syndicats et partis de l’opposition, bref on se connaissait tous. Cela a été l’occasion pour les membres de la Cimade de faire leur première intervention publique. Nouvelle venue dans le paysage jurassien, la Cimade s’est en effet jointe aux prises de parole pour dénoncer  le sort réserver aux migrants qui arrivent en France et dont elle défend les droits. Enfin Michel Bernier du PCF a rappelé que l’on fête les 80 ans de l’Affiche rouge et que les résistants d'origine arménienne Mélinée et Missak Manouchian vont entrer au Panthéon le 21 février prochain: bien vu! A la fin du rassemblement qui est resté statique, la CGT a d’ors et déjà appelé à un rassemblement le dimanche 21 janvier, à 11h00, au même endroit. Là s’arrête grosso modo l’article qui aurait dû paraitre dans le Progrès de lundi mais qui a disparu dans les limbes de l’’information. C’est bien dommage parce que sans cet article (faudra quand même aller lire la Voix du Jura), la manif n’a eu qu’un impact proche de 0 sur l’échelle d’efficacité: c’était un peu au-dessus de la température mais faut bien reconnaitre qu’on s’est gelé les miches pour pas grand chose. Même le Cercle mensuel de silence interpelle plus de monde place du 8 mai. Dimanche matin, personne ne s’est aperçu de notre présence à Dole, hormis le nouvel espion des RG qui n’avait sans doute rien de plus urgent à faire que de venir écouter les arguments que les participants connaissaient déjà tous. D’un autre côté, c’était difficile de ne pas être là pour bien redire tout le mal que l’on pense de cette loi, même si elle va devoir s’effacer au profit du Pacte asile et migration sur laquelle l’Union européenne doit statuer avant les élections de juin. Peu importe finalement ce que va décider le Conseil constitutionnel, c’est la décision européenne qui va compter car le gouvernement Macron-Attal n’ira pas contre et n’a pas l’intention de sortir de l’UE, bien au contraire. Alors si je comprends qu’on soit révolté contre l’alignement du gouvernement et d’une majorité de parlementaires sur les idées du RN et quand bien même je continuerai à tacler les politicards locaux sur leurs dérapages électoralistes méprisables, je ne serai pas au rendez-vous de dimanche prochain même s’il fait beau. Faut vraiment qu’on passe à autre chose pour toucher la population.


Partage :




Licence Creative Commons Article mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.



À propos de l'auteur(e) :

Christophe Martin

Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.


Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès

Retrouvez tous les articles de Christophe Martin