ÉPISODE N°1.- Je viens de me rendre au composteur devant le 27 avenue du maréchal Leclerc »: c’est par ces mots simples et empreints d’une émotion tangible que débute le récit d’un leader syndical dolois très impliqué dans la lutte pour le recyclage de la peau de banane et du zeste de citron. « Il est cassé. Il n'est pas adapté. Il pue atrocement, signe d'une décomposition anaérobie, témoin d'un mauvais entretien. On y trouve du verre et du plastique. De plus, il grouille de rats, ce qui n'est pas du tout incitatif... Il s'agit d'un petit modèle pour les particuliers (belle ambition pour un composteur destiné à recevoir la partie fermentescibles des ordures de plus de 100 personnes !) » Le cri cordial devant tant d’injustice est poignant : en effet, 400 litres, c’est à peu près ce qu’on recommande pour une famille de quatre personnes. Pour 100 résidents compostataires, il faudrait effectivement voir beaucoup plus grand. « Aucune information ni sensibilisation n'est effectuée. Si la situation est la même dans toutes les tours, personne parmi les milliers d'habitants des Mesnils Pasteur n'est donc incité à composter. » Rappelons comme le fait notre héros du jour que « les bailleurs du logement collectif ont l'obligation depuis le 1er janvier 2024 de proposer un lieu de compostage à proximité mais ce que je constate montre l'absence totale de volonté de recourir au compostage ». Observation sans appel exprimée dans un courrier électronique adressé à qui de droit et, en CCi et non sans arrière-pensée, au rédacteur en chef de Libres Commères. Mais laissons à nouveau crier ce coeur qui saigne en guise de conclusion. « Vous ne pouvez laisser les choses en l’état. Que comptez vous faire pour améliorer cette situation déplorable ? Doit-on parce qu'on est pauvre et qu'on "bénéficie" d'un logement à loyer modéré accepter un tel cadre de vie aux relents de pourriture tout en cohabitant avec les rats ? »