JO bashing : jusqu’où s’arrêtera tout ce merdier?
Ce texte est l'édito de la version papier de juin, d'où ce petit décalage spatio-temporel.
Si le 9 juin, on est appelé à se lâcher dans les urnes, le 23, on est invité à chier dans la Seine. Outrée, Anne Hidalgo s’est sentie obligée d’un rajouter une couche: « Ras-le-bol du “bashing” des Jeux quoi ! Arrêtez ! Mais ras-le-bol à tous ces peines-à-jouir qui n’ont pas du tout envie qu’on puisse célébrer quelque chose ensemble. » Pour rappel, ras-le-bol signifie ras-le-cul en argot. Ça n’était donc pas très judicieux comme expression.
Mais sur le fond, elle a pas tort, la Maire de Paris… encore une expression pas très heureuse. Depuis quelques temps déjà, c’est un torrent de m… qui se déverse sur les réseaux sociaux, via ces influenceuses à la mords-moi l’jonc, expertes autoproclamées pour gogos argentés. « Ne venez pas à Paris pour les Jeux olympiques, vous allez passer un moment de m…» (Léo Nora, 17 000 abonnés sur TikTok). « Annulez tout, votre Airbnb, vos billets. Ça va être un spectacle de m… » (Miranda, 150 000 suiveurs toujours sur TikTok). Triste spectacle que cet anti-France de bas-étage qui fait son beurre en crachant sur l’organisation cahotique de ce magnifique évènement cataclismatique. C’est pas comme si Médiapart avait une rubrique entière de dossiers chauds, pleins de révélations nauséabondes sur l’univers saumâtre des arrières-cuisines de l’olympisme à deux balles.
Sinon la torche olympique.. la torche? Ben oui, la torche!!! trottine en France sous les yeux ébahis de joyeux jobards qui n’ont vraiment rien de mieux à faire que de regarder passer 11000 clampins en survêt’ blanc qui se refilent cette espèce de bouteille thermos en inox en moyenne tous les 200 mètres. Ça ne ressemble à rien mais il parait que c’était dans le cahier des charges du designer: que ça ne ressemble à rien de déjà vu! Dommage qu’il n’est pas lu la consigne jusqu’au bout. On en a quand même fait fabriquer 2000 de ces goupillons fuselés dont on n’arrive pas à connaitre le prix unitaire. Mais les torches sont fabriquées en France par le géant sidérurgique ArcelorMittal dont le siège social coule des jours heureux au Luxembourg, un paradis fiscal au coeur de l’UE. Chacun fait ce qu’il veut de son temps après tout, chacun fait ce qu’il veut de son argent. A quoi bon, s’offusquer de toute cette gabegie financière et chronophage?
(Comme cet article a été publié dans la version papier imprimée avant l’annonce de la dissolution, la suite parait du coup un peu décalée sur le plan historique)
Ce qui me rassure un peu dans tout ce merdier, c’est que je me dis que la troisième guerre mondiale attendra septembre. On va passer des vacances à peu près tranquilles à compter les points. Ça nous changera d’additionner les morts à Gaza et en Ukraine où, nous dit-on, on s’entraine courageusement sous les bombes. Ah, une dernière question : y aura-t-il une délégation palestinienne aux Paralympiques?
Joséphine Boulanger.
À propos de l'auteur(e) :
Christophe Martin
Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.
Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès
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